Les Zones d'Education prioritaire

Le Premier Ministre a décrété que l’année 2006 serait celle de l’égalité des chances... comme si le combat pour l’égalité des chances pouvait se cantonner dans l’action d’une seule année.

Cependant, son discours sur les ZEP montre qu’il n’en est rien.

Il y a d’abord la cacophonie gouvernementale, entre un Premier Ministre se réclamant de l’éducation prioritaire et son numéro 2 qui en demande « le dépôt de bilan ». Il y a ensuite un budget de l’enseignement scolaire, discuté « clandestinement » à l’Assemblée Nationale, qui retire à l’éducation tous les moyens qui permettraient d’encadrer mieux les élèves les plus en difficulté.

Mais surtout, les mesures annoncées Jeudi 1er Décembre par Dominique DE VILLEPIN ouvrent les vannes à la responsabilité individuelle comme seule réponse à des problèmes qui sont pourtant collectifs. Il en va ainsi de cette vieille idée de la droite qui consiste à supprimer les allocations familiales aux parents d’enfants absents à l’école, sanctionnant ainsi toute une famille en difficulté parce que l’un des enfants pose des problèmes, ce qui d’ailleurs sanctionne du même coup ceux qui n’en posent pas ! C’est aussi l’état d’esprit de la loi Fillon sur l’école qui fait porter la responsabilité de l’échec scolaire sur l’élève et sur sa famille. Derrière ces mesures que le gouvernement veut faire passer pour du « bon sens », se cache l’un des piliers de la pensée ultra conservatrice qui prétend que chacun peut réussir s’il en a la volonté et le mérite.

Pour la droite, l’échec scolaire ne résulte pas d’une accumulation de difficultés économiques, sociales, familiales, mais constitue une faute dont sont responsables l’élève et sa famille.

En plaçant la responsabilité individuelle au cœur de son action, la droite cherche à nier l’accroissement des inégalités sociales et territoriales et leur importance pour le futur de chacun. La discrimination positive qui nous est vantée par Nicolas SARKOZY, puis par le Premier Ministre depuis quelque temps répond à cette logique. Même si on ne peut que se féliciter que quelques jeunes des ZEP puissent accéder à Sciences Po ou aux Universités, ces réponses strictement individuelles ne règlent pas le problème de fond, celui de la création des inégalités dès l’école élémentaire, qui frappent des jeunes des mêmes catégories sociales, souvent relégués dans les mêmes territoires.

C’est bien pourquoi la gauche doit faire de l’égalité réelle son combat prioritaire.

Nous ne construirons pas l’égalité réelle si nous nous contentons d’apporter des remèdes aux inégalités existantes, mais en nous donnant les moyens de les combattre là où elles se créent ; et donc, dès le plus jeune âge, à l’école, et par l’école.

Or il faut bien reconnaître que l’école, malgré l’implication personnelle des enseignants, n’a pas réussi à effacer les inégalités sociales : le fils d’ouvrier reste encore majoritairement à la porte de l’enseignement supérieur et quand il y entre, il subit plus que d’autres l’échec dès les deux premières années.

Les Zones d’Education Prioritaire ont été créées par la gauche pour contribuer à construire cette égalité réelle.

Or, cette politique, après plus de 20 ans, s’est affadie, notamment par une banalisation excessive. L’extension des ZEP à des territoires trop nombreux a dilué l’effort nécessaire pour ceux qui en ont réellement besoin. Trop de ZEP tue l’idée des ZEP.

Il est temps de retrouver le souffle que les ZEP avaient à l’origine en redéfinissant les conditions de leur réussite :

1ère condition : les ZEP ne sont pas des ghettos où l’exigence scolaire serait moins forte qu’ailleurs. Il ne s’agit pas tant de permettre à quelques élèves de ZEP de fréquenter des lycées d’excellence et d’accéder aux classes préparatoires, mais d’apporter l’excellence dans les ZEP. Pour cela, non seulement il faut donner plus à ceux qui en ont le plus besoin, mais surtout, il faut donner autrement. Ne pas dépasser 15 élèves par classe est une nécessité ; ça ne suffira pas si on applique à ces 15 élèves les mêmes méthodes pédagogiques qu’aux enfants dont le milieu familial est propice à la culture. Pour cela, il faut des enseignants non seulement formés, mais surtout des militants volontaires.

2ème condition : reconnaître enfin qu’il n’existe pas de bonnes et de mauvaises filières. La culture technologique et professionnelle doit être ouverte à tous les élèves et non pas uniquement à ceux qui ne réussissent pas dans l’enseignement académique trop souvent considéré comme seule voie de la réussite. Pourquoi ne pas demander à des professeurs de lycées professionnels de venir enseigner en collège ? La diversification de voies de réussite doit aller de pair avec l’égalité des chances.

3ème condition : la mobilisation de tous les acteurs publics autour de l’éducation. Là où, malgré les efforts de l’école, l’institution scolaire n’est plus en mesure d’assurer sa mission à elle toute seule, il faut créer un partenariat fort entre les équipes éducatives, les travailleurs sociaux, les élus, les psychologues, les professionnels du logement.

Cette politique prioritaire restera nécessaire tant que des ghettos urbains subsisteront. C’est dire qu’il ne peut pas y avoir de politique éducative permettant la réussite pour tous sans une politique de la ville volontariste.

4ème condition : L’Education Prioritaire, pour être véritablement prioritaire, doit être exceptionnelle : dans le temps et dans l’espace.

  dans le temps, parce que le premier objectif d’une ZEP est d’en sortir ; ce qui demande un travail d’auto-évaluation rigoureux par les enseignants eux-mêmes.

  dans l’espace, parce que l’effort d’éducation est vain s’il n’est pas accompagné d’une reconquête de la ville et des territoires.

Les ZEP ne peuvent pas être la réponse à la demande d’égalité des chances que l’Etat doit apporter à chaque Français : elles sont l’appui exceptionnel que la République doit consentir à des territoires d’où elle a disparu.

Les ZEP ne peuvent donc pas se substituer au traitement inégalitaire qui doit tenir compte des inégalités sociales et culturelles, et ce sur l’ensemble du territoire national.

Pour cela, c’est une nouvelle gestion des moyens de l’Education Nationale qu’il faut mettre en place, plus proches des réalités sociales de chaque territoire, à partir d’un dialogue constructif entre les rectorats et les établissements qui devraient bâtir leurs projets pédagogiques en réseau.

C’est par l’action conjuguée d’une gestion inégalitaire des moyens sur l’ensemble du territoire et d’une politique d’éducation prioritaire massive, parce que ciblée sur les seuls territoires qui en ont besoin, que l’école retrouvera sa mission républicaine : donner à chaque enfant les mêmes chances de réussite, quelle que soit son origine, sociale, ethnique, culturelle ou territoriale.

Alors, la conquête d’une réelle égalité des chances aura rendu la discrimination, même positive, inutile.

> Les Zones d’Education Prioritaire pour l’égalité des chances, par Yves DURAND. david
Message déposé le 30 mai 2007.  
P.S mensonges et réalités : Bonjour à tous, moi qui ai voté écolo pour ne pas avoir a voter Mme Royale directement, je me pose beaucoup de question car je vis dans une ville socialiste ou il faut attendre 6 ans pour obtennir un rendez vous avec le Maire qui se contre fiche du sort de ses concitoyens, celui ci ne s’occupe que des gens qui font leur cartes du PS, pour un emploi ou un logement c’est une obligation, je trouve ça honteux ! Nous vivons dans un appartement hlm qui se délabre d’année en année, nos enfants souffrent d’allergies à cause de la moisissure, notre chauffe-bain est hors normes, nous n’avons pas d’aération......et j’en passe ! Lors de ma derniére grossesse nous avons été intoxiqué au monoxyde de carbonne, aujourd’hui notre petit dernier souffre de TED (troubles envahissant du dévellopement), Monsieur le Maire est au courant de la situation il sait aussi que nous vivons au quatriéme étage ss ascenceur avec un petit garçon qui a des problémes de motricité, qu’à ce jour nous continnuons à respirer du monoxyde, puisque l’on nous a vivement conseiller de laisser nos fenêtres ouvertes et de ne surtout pas appeler Gaz de France car il plomberait notre compteur !!!! Et que dire des fissures, des tremblements et craquements des qu’un camions passent ! Les murs se cassent tout commes les plafonds, des morceaux d’appuis fenêtre tombent dans la rue, derniérement un jeune garçon a été bléssé, les services d’hygiénnes de la ville de Lille dont dépend Lomme sont au courants de la situation, mais ferment les yeux et ne veulent pas inscrirent ces faits noirs sur blanc, cela nuirait à l’image de la ville et de la politique de son Maire, surtout avant les legislatives ! Est-ce là le socialisme ? Rendez-vous compte sur environ 70% de votant de la commune de Lomme, 53% ont voté pour Monsieur Nicolas Sarkozy ! Cela veut tout dire...A ce jour nous pouvons nous poser des questions sur les vrai valeurs du socialisme, sachez que la ville de Lomme est pourtant une ville ouvrière, ou est la cohérence ? cela prouve seulement le raz le bol de la population face à ce concentré de mensonge et d’inepties !
> Les Zones d’Education Prioritaire pour l’égalité des chances, par Yves DURAND. JP LEROY
Message déposé le 20 septembre 2006.  
Alors rien de neuf ?
> Les Zones d’Education Prioritaire pour l’égalité des chances, par Yves DURAND. JP Leroy
Message déposé le 7 septembre 2006.  

Il serait urgent de suivre l’actualité.

Et les collèges "Ambition pour la réussite" ?

> Les Zones d’Education Prioritaire pour l’égalité des chances, par Yves DURAND. LEROY JP
Message déposé le 28 avril 2006.  

Une refonte de notre système éducatif est nécessaire !

Quel que soit l’angle d’observation on y trouve l’échec, l’insatisfaction !

  Niveau de lecture à l’entrée en 6ème : 20 à 25 % d’une classe d’âge qui ne sait pas vraiment lire. 1 élève sur 4 ou sur 5. Une classe de 6 ème sur 4 ou sur 5. 4 ou 5 classes d’illettrés sur un collège de taille moyenne parce que la scolarité au collège ne répare rien, au contraire elle creuse les écarts.

  Orientation en fin de 3ème : orientation en 2de professionnelle mal vécue par le fait qu’elle s’effectue souvent par la négative, parce qu’on ne peut pas aller en 2de générale.

  Décrocheurs et décrocheuses s’enregistrent à tous niveaux et nombre de jeunes terminent la période de scolarité obligatoire sans aucune qualification

  Enorme échec (50% et plus selon les spécialités) dès la première année de l’enseignement supérieur.

‡ etc...

Il faut le reconnaître, la démocratisation de l’accès à l’enseignement secondaire n’a pas entraîné la mise en œuvre du sacro-saint principe de l’égalité des chances. Elle a consisté pour nombre de jeunes en une démocratisation des voies d’accès à l’échec.

Décréter qu’aucun(e) enfant de 12 ans ne doit se trouver à l’école élémentaire ne suffit pas pour assurer la réussite de chacun(e).

Décréter que 80% d’une classe d’âge doit accéder au niveau du baccalauréat (Niveau IV) ne suffit pas à s’en donner les moyens et m’empêche pas que 20 ans après on n’ait atteint péniblement les 70% ( 69%) en comptant les Bacs généraux, les Bacs spécialisés et les Bacs professionnels.

  S’est-on donné les moyens de réussir à atteindre ces objectifs ?

La preuve est faite que non ! Ou, alors, ce n’étaient pas les bons !

  Est-ce uniquement une question de moyens ?

Il semble aussi que non ! Bien qu’à y regarder de près, il fut plus question de saupoudrage de moyens supplémentaires que d’attributions conséquentes de façon à « redresser la barre » à coup sûr !

  Il faut aussi s’interroger sur les remèdes à apporter sans tomber dans les sempiternelles querelles propres à l’Education Nationale : anciens/modernes, pédagogue/pédagogistes...

La solution est forcément de type pédagogique et structurelle.

Il faut en effet poser le problème de l’organisation du dispositif, des parcours etc....

— -> Dès la petite enfance, une action de l’Etat s’impose au lieu de fermer des classes maternelles et de repousser de fait la scolarisation à 3 ans sans aucune mesure de compensation en amont.

— -> Dès l’Ecole élémentaire, il faut lutter efficacement contre le retard scolaire.

— -> L’enseignement du second degré est à réorganiser de fond en comble.

— -> Les facultés doivent être sorties de leur extrême pauvreté.

* La petite enfance...

Toute action éducative doit tenir compte d’un nécessaire échange avec l’enfant qui conduit à de constantes réactions. Echange en forme de spirale qui ne repasse jamais à la même hauteur. « Nous naissons individu : nous devenons une personne par les rencontres que nous faisons », aime à répéter Albert Jacquard, qui ajoute « nous disons je parce qu’on nous a dit tu ». Dès le plus jeune âge, la société a la responsabilité de mettre l’enfant en situation d’échange. La première rencontre que fait un petit d’homme est celle de sa mère. Cette rencontre débute avant la naissance proprement dite.

De la qualité de cette première rencontre dépendra, pour une bonne part, toute l’évolution future.

Aussi, le premier devoir qui incombe à la collectivité ne consiste-t-il pas à tout mettre en oeuvre pour que les mères soient en mesure de bien accueillir leurs bébés et de répondre à tous leurs besoins, matériels, physiologiques, biologiques et aussi physiques, « sensuels », psychologiques, affectifs...

Tout mettre en œuvre, c’est développer une politique sociale (sécurité matérielle assurée et non précarité, logement décent, ...), mais aussi culturelle (aide éducative effective... ).

La période qui couvre les trois premières années de la vie est primordiale pour le développement psychologique, affectif et physique du « petit d’homme ».

Parler d’égalité des chances ! C’est une escroquerie intellectuelle et morale tant qu’on n’a pas tout fait pour corriger les inégalités sociales et culturelles qui font que tous les enfants ne bénéficient pas de l’environnement le plus favorable à leur développement durant les trois premières années de leur vie.__

En fait, les conditions de vie se sont grandement dégradées au cours des dernières décennies pour un grand nombre de femmes.

  Elles sont de plus en plus nombreuses à élever seules leur(s) enfant(s) ;

  le nombre de crèches est notoirement insuffisant pour accueillir les enfants de celles qui ont un emploi ;

  l’école maternelle ne peut les remplacer ;

  le chômage et la précarité financière, quand ce n’est pas la pauvreté, frappent un nombre de jeunes de plus en plus grand ;

  ceux-ci éprouvent de plus en plus de difficultés à se loger décemment.

Les craintes et les angoisses qui résultent de l’insécurité sont ressenties et partagées par les bébés. Ces facteurs que l’on dit « sociaux » dégradent souvent grandement « l’environnement » des nouveaux-nés et ne peuvent que se répercuter négativement sur leur développement ultérieur.

De nombreuses jeunes mères sont aussi désemparées devant leur bébé, surtout lorsqu’elles sont seules pour l’élever : jadis, la famille élargie était le lieu où les jeunes couples apprenaient leur métier de parents de leurs aînés. La société urbanisée a souvent fait éclater ces cadres et la « famille nucléaire » se transforme souvent en « famille monoparentale ».

A cet effet, les crèches ne doivent pas se contenter d’être un lieu où le bébé est « déposé » le matin et repris le soir :

  les jeunes parents doivent être invités à y participer de temps en temps à des jeux avec leurs enfants.

  elles peuvent, aussi, être des lieux où les parents peuvent se rencontrer et rencontrer des professionnels de la première enfance, des lieux d’écoute et d’échanges.

Ces crèches, adaptées aux nourrissons, devraient être systématiquement prolongées par de véritables « jardins d’enfants » pour accueillir les bébés dès qu’ils manifestent des envies de communiquer avec l’environnement. Ces structures regroupant une crèche et un jardin d’enfants devraient être construites en priorité dans les quartiers dits « populaires » et placées sous la responsabilité de puéricultrices assistées par des aides puéricultrices et, pourquoi pas, par des jeunes effectuant un « service civique civil ».

Ces mesures éducatives doivent être prioritaires dans un pays comme le nôtre qui s’enorgueillit d’appartenir au club des 7 nations les plus riches du monde : elles constituent à la fois un devoir pour la collectivité et un investissement incontournable pour son avenir.

Décidément, il est temps de donner corps au « Projet Educatif Local Global » partout sur le territoire : certaines collectivités locales ont commencé depuis quelques temps. L’enseignement pré-élémentaire doit retrouver toute sa place dans le dispositif. Là où il existe un dispositif pour les moins de trois ans la scolarisation peut s’effectuer à partir de trois ans dans des conditions d’accueil sensiblement améliorées par rapport aux restrictions connues dans ces cinq dernières années. L’enseignement pré-élémentaire doit retrouver la qualité qui lui était mondialement reconnue.

* Dès l’Ecole élémentaire, il faut lutter efficacement contre le retard scolaire.

Certes l’apprentissage de la lecture est essentiel dans le parcours de chacun(e). Si les recherches doivent être poursuivies, la formation des maîtres continuée tout au cours de la carrière, il n’est de bonnes méthodes que celles qui donnent des résultats, que des méthodes bien appliquées. Les maîtres et maîtresses chevronnés du « Cours Préparatoire » (le bien nommé) ont chacun(e) leur méthode. Par contre, dès le moindre signe de faiblesse, dès le premier signe de décrochage, il est nécessaire de s’occuper de l’élève individuellement. OUI ! et cela est revendiqué depuis les années 60.

IL FAUT UN(e) ENSEIGNANT(e) EN SURNOMBRE POUR CINQ CLASSES.

Si la remise à niveau ne s’effectue pas dans de brefs délais, le passage de classe s’effectuant quand même au bénéfice de l’âge, les difficultés s’accumulent, s’enchaînent, interagissent et conduisent au désintérêt scolaire... La spirale de l’échec est amorcée. On peut parler de « socle commun de connaissances » pour ces élèves-là, c’est même « hors sujet ». Certes 20 % des élèves entrant en 6ème ne savent pas lire mais en plus, à l’évaluation nationale, le score moyen des élèves de ZEP en français est de 11 points inférieur à celui des élèves de « non ZEP ». L’écart monte à 13 points en mathématiques. (là ça ne peut pas être la faute à la méthode globale -sic)

L’objectif est d’arriver à accéder au collège en disposant du bagage nécessaire à la poursuite des études secondaires. Si le redoublement n’a pas porté ses fruits (effectivement tout refaire pendant un an c’est souvent passer à côté de l’essentiel et c’est psychologiquement démobilisateur) il faut utiliser les moyens du bon sens.

Seule la prise en compte des individualités peut éviter une trop grande hétérogénéité à l’entrée au collège. Mais de fait, la population scolaire sera toujours hétérogène à l’entrée au collège. Il nous faut constater qu’il ne suffit pas de décréter (1975 Réforme Haby) que l’unité de base c’est la classe hétérogène pour résoudre les problèmes de sa constitution et ceux de sa gestion.

* L’enseignement du second degré est à réorganiser de fond en comble.

  Faut-il rassembler les élèves en classes pour la durée de l’unité temps qu’est l’année scolaire et effectuer le copier coller sur l’année suivante à quelques variantes près ?

Si oui. Trop d’hétérogénéité est difficile de gestion pédagogique.

Ne faut-il pas répartir les élèves dans des classes hétérogènes à niveau moyen allant décrescendo de façon à rendre dynamique et gérable chacune d’elles ? On a tous à l’esprit l’exemple tant décrié et dévastateur de la classe constituée par tirage des dossiers disposés en jeu de carte avec 6 élèves de niveau A voire A+ et les 19 autres d’un niveau inférieur à C-. Bonjour les dégâts pour toutes et tous.

Si non. Il faut envisager de travailler autrement en découpant les apprentissages en séquences de 6 semaines et tolérer que l’on ne soit pas au même niveau en lettres, qu’en sciences, qu’en langues... . Les « groupes d’âges » pouvant être maintenus dans les disciplines artistiques et sportives. L’informatique rend possible la gestion de groupes, et leur changement toutes les six semaines, la gestion de parcours quand la confection d’un « emploi du temps » par ordinateur s’effectue dans un rapport temps de 1 à 10 en comparaison d’une réalisation manuelle.

Il est possible aussi de rendre les élèves plus acteurs de leur formation, moins passifs en multipliant les situations de « travaux pratiques ». La présentation des notions peut effectivement se réaliser devant x fois 25 élèves et rendre ainsi disponibles x-1 professeur(e)s pour intervenir avec des groupes de 10 à 12 élèves.

  N’est-il pas urgent d’éviter l’orientation par la négative et la dévalorisation de la voie professionnelle qui s’en suit ?

En effet, il n’est pas insultant d’envisager un enseignement technologique renforcé pour tous qui ne soit pas trop conceptualisé. Il faudrait plutôt développer une approche axée sur l’artisanat développant ainsi la capacité de chacun à réaliser concrètement de l’utile, de l’utilisable.

Enseignement technologique pour tous, de 14 à 16 ans,__ calqué sur l’artisanat de proximité, les métiers, chacun(e) poursuivant ensuite soit en enseignement général soit en enseignement professionnel le plus loin possible en fonction de ses capacités propres. L’ambiance générale se trouverait, ainsi, faite d’une revalorisation des voies professionnelles et non plus d’une orientation par l’échec. Rien de déshonorant pour le futur cadre de la Nation comme pour chacun(e) de savoir faire quelques choses « de ses dix doigts ».

Cette démarche ne peut s’inscrire qu’accompagnée par davantage de suivi individuel, de temps consacré à la remise à niveau dans le cadre d’une prolongation de la scolarité obligatoire à 18 ans. De même le socle commun des connaissances doit s’accompagner d’un toilettage des enseignements. N’est-il pas plus important aujourd’hui de connaître la différence entre le civil et le pénal que de résoudre l’équation du second degré ? De même un minimum de connaissances en économie n’est-il pas plus important que la maîtrise d’une troisième langue vivante ? Le socle commun doit réconcilier certains élèves avec la culture, l’expérimentation, le sport plutôt que de se focaliser sur certaines matières académiques. NON à l’acharnement pédagogique !

* La faculté

La démocratisation de l’accès ne suffit pas. Encore faut-il que là aussi l’aide individualisée se mette en place. Une année Universitaire se déroule dans un laps de temps plus que réduit par rapport à une année scolaire du second degré et le dosage de l’effort se mesure assez mal. Les travaux dirigés doivent effectivement accompagner les cours. Le taux d’échec ne doit-il pas interpeller la pédagogie de l’Université sauf à considérer que les Bacheliers qui lui arrivent ne sont plus des Bacheliers.

L’effort financier en direction des Universités est loin d’être à la hauteur de celui qui est consenti aux « classes prépas ». Quel scandale !!!

Reste à articuler la formation et l’emploi. Les études du CERQ soulignent abondamment la crise de l’emploi même à de hauts niveaux de formation.

Jean-Pierre LEROY Principal de collège honoraire Ancien Conseiller général du Nord

> Les Zones d’Education Prioritaire pour l’égalité des chances, par Yves DURAND. Jean-Louis Laudignon (PS Montlouis)
Message déposé le 16 décembre 2005. Les zones prioritaires pour l’égalité des chances, par Yves Durand

J’adhère aux idées de ton article et je « clique » pour réagir ! En effet égalité des chances n’a jamais signifié égalité des traitements tant en termes de moyens qu’en termes de situations pédagogiques ; il est évident qu’il convient de donner les moyens nécessaires, mais cela ne suffit pas. Cette attribution devrait être assortie d’ « exigences » et pour cela il conviendrait de répondre à deux questions :
  les moyens pour quoi faire ? Ici se pose la nécessité du projet.
  les moyens pour faire comment ? Ici se pose toute la problématique de l’approche pédagogique en réponse aux besoins très différents des élèves de la zone d’EDUCATION prioritaire. Ceci aurait l’avantage d’éviter le glissement (pervers ?) qui a cours depuis des années : « donnez-nous les moyens et les résultats seront au rendez-vous » .Les choses ne sont pas aussi simples . La loi de la variété requise à savoir : plus un système est complexe plus il faut lui apporter des réponses variées sous peine de le voir exploser est ici plus qu’ailleurs une nécessité. C’est incontournable En ZEP il faut toute une palette de réponses (ailleurs aussi !! ) .autrement dit les moyens(quantitatif) sont indispensables mais ils ne constituent qu’une réponse aux problèmes ,il faut aborder le qualitatif :structures plus souples que la classe ,durées des temps d’apprentissage , situations pédagogiques variées etc...et, si comme tu le souligne la 3° condition est réalisée la palette est alors d’une très grande richesse . Il y a de très grandes chances que TOUS les élèves y trouvent leur compte.

Autre réflexion. Sur les 15 élèves par classe. Le mot classe va figer et les comportements et les exigences. Inspiré des travaux de Thomas Piketty qui a travaillé sur les cohortes de CE1 et les tests d’évaluation de CE2 cette décision mériterait d‘être nuancée au regard des travaux de Denis Meuret IREDU en se demandant si c’est la même chose en cycle élémentaire et au collège. Il serait préférable de dire que les moyens seront attribués sur la base moyenne de 15 élèves. Ceci permettrait de considérer enfin les groupements comme un véritable outil pédagogique, (Cahiers pédagogiques N°244-245 ...de 1985 !!!!!!!!!!!) Pour conclure, le concept d’égalité existe parce que nous ne sommes pas tous identiques, c’est à la gauche et au PS de se battre pour que les différences soient une richesse et non un handicap à vie comme cela est trop souvent le cas aujourd’hui .L’Ecole a sa place dans cette lutte, toute sa place.

> Les Zones d’Education Prioritaire pour l’égalité des chances, par Yves DURAND. André Bruston
Message déposé le 15 décembre 2005.  
Accord dans l’ensemble sur ce qui est dit des ZEP elles mêmes. Comme sur l’appel à la responsabilité des familles. Mais si l’école est un temps du processus éducatif, les temps de l’enfant dans l’espace public et dans la famille sont aussi éducatifs, quels que soient les jugements moraux que l’on porte sur ces différents temps. Responsabilité des familles : oui si elles en ont les moyens. C’est à ce titre qu’il faut financer pour les adultes en déficit linguistique des formations rénumérées, qui permettent aux parents de préparer leurs enfants, par l’oralité, à la maîtrise du français avant même l’école maternelle. Responsabilités politiques et associatives locales : oui si on met ne fut ce qu’une toute petite partie des crédits logement sur la prise en charge du temps hors école et hors famille des jeunes. Quant à la pédagogie, il y a trop à dire ici ; au moins devrions nous comme socialistes conduire l’école à concentrer dans ses 30h semaine tout l’apprentissage des connaissances ; les devoirs du soir sont un élément fort de l’inégalité des chances ! ce n’est parce que les classes moyennes les exigent pour pousser leurs enfants qu’il faut oublier tous ceux qui les subissent sans pouvoir y répondre. Les 15 élèves par classe : oui comme slogan pour avoir des moyens, mais c’est trompeur. Un enseignant pour 15 enfants dans le primaire, bravo, mais le maintien de la sacro sainte classe n’est pas indispensable. Les ZEP devraient être des lieux de pédagogie ouverte, à effectifs variables suivant le travail engagé,les équipes enseignantes libres de leurs adaptations, sur projet contractualisable, etc...